Kenneth White 

Ecrivain

né en 1936

1936 : naît à Glasgow (Ecosse), côté sud du fleuve, dans le quartier mal famé des Gorbals.

1939-1954 : enfance et adolescence à Fairlie, sur la côte ouest de l'Ecosse: mer, bois et landes.

1954-1956 : Etudes à l'Université de Glasgow. Matières princiaples : lettres françaises et allemandes;

1956-1957 : A Munich, installé dans une baraque en bois sur les bords de l'Isar. Lit Heidegger et Nietzsche. Hiver très rude, printemps très beau.

1957-1959  reprend ses études à l'Université de Glasgow

1959-1960 : A Paris, chambre au septième étage. Epouse Marie-Claude. S'intéresse surtout au surréalisme (Breton, Artaud) et à des territoires connexes (Daumal, Michaux).

1961-1962 : S'installe à Meudon, où il lit Biely et Gogol. Commence à travailler au manuscrit qui deviendra, avec le temps, Les Limbes Incandescents.

1962-1963 : Lecteur d'Anglais à la Sorbonne.

1963-1965 : Retour en Ecosse.

1966

1966-1967 : vit à Edimbourg.

1967-1968 : Décide pour des raisons intellectuelles et culturelles à quitté la Grande-Bretagne pour de bon. Démissionne de son poste à l'Université de Glasgow et vient s'installer en France, dans les Pyrénées Atlantiques.

1968-1969 : au chômage (sans allocations) à Pau.

1969-1973 : Lecteur d'Anglais à l'Université Paris VII.

1973-1975 : Maître de conférence associé à l'Université Paris VII.

1975-1976 : Voyage en Asie du Sud-Est.

1976-1979 : Les manuscrit accumulés pendant les années de silence Pyrénéennes commencent à paraître, à Paris, à un rythme rapide: Les Limbes icandecents (1976), Scènes d'un monde flottant (1976), Terre de diamant (1977), Dérives (1978), Lettres de Gourgounel (nouvelle version, 1979).

1979 : Soutient une thèse de doctorat d'Etat sur le "nomadisme intellectuel" qui est reconnu comme ouvrant un champ de recherche inédit.

à suivre...







KENNETH WHITE
 


Kenneth White

Aucun peuple ne connaît le language sensuel écrit Jacob Böhme. Victime du concept et du modèle, notre vie subtile écrasée sous le poids du général, nous évoluons dans des mondes stériles, faisant violence à tout, y compris à nous mêmes. Avant de pouvoir parler, de pouvoir dire quoi que ce soit, nous devons nous unir, par un long processus silencieux, à la réalité. Seules de longues heures de silence peuvent nous conduire à notre language, seules de longues étendues d'inconnu peuvent nous conduirent à notre monde.

Un monde ouvert, p162.


Le Testament de Leonardo

J'ai appris à fabriquer toute sortes d'instruments

J'ai construis des machines
pour qu'ils puissent faire leurs guerres stupides
avec plus d'efficacité

j'ai maîtrisé l'art de la peinture
et paint au moins un portrait
qui les laissera perplexes pendant des siècles

je pouvais même composer des poèmes respectables

mais rien de tout cela
ne me touchait profondément

le meilleur de mon travail, le plus exploratoire
je le consignais dans mes carnets
écrits à l'envers
(pour les lire, il va leur falloir un mirroir)
et souvent de la main gauche

là mes pensées me poussaient en avant
dans toutes les directions

parfois je coupais le flux
pour faire des études séparées:
"De la nature et de l'eau"
"Des nuages", "Des marées",
"Du vol des oiseaux"
mais tout effort d'organisation
en l'absence de concepts nouveaux, plus globalisants,
se révéla bientôt sans espoir

Miche-Ange ne comprenait pas
pourquoi un bon peintre
"perdait" ainsi son temps
sur de tels ghiribizzi
mais Michel-Ange, ma foi
était un excellent artiste, guère plus

je les entends maintenant jacasser
sur leur Grand Nouveau Monde
leur rêve transatlantique
mais le vrai nouveau monde
l'univers cosmo-chaotico-poétique
se trouve dans mes ghiribizzi

Un monde ouvert, Limites & marges, p272
 
 





Dernière mise à jour : Printemps 2005
Vincent G. Chapin

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